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C'est un marronnier, une mauvaise habitude, un hullulement à la lune, mais je ne désespère pas un jour de me faire entendre :
Editeurs de tous les pays, donnez-moi du boulot !!!
Je suis sage, travailleuse, sérieuse, rapide, je ne critique pas pendant les heures de boulot, sauf si on me le demande expressément, je ne poste pas sur La Muselivre pendant mes heures de boulot si on me donne du bon boulot, je ne rechigne pas à la tâche, je suis une petite mule bien obéissante, et bien sûre, je ne sais pas me vendre.
Ce blog aura prouvé que j'ai un certain goût littéraire, que je peux être un atout comme lectrice (en anglais), et qu'accessoirement mon dernier employeur m'a dit que j'avais les moyens d'être une bonne traductrice. J'ai une culture générale giga-mega-géniale, et sans même avoir les chevilles qui gonflent, même par temps de pluie. J'ai une plume qui, même si elle ne plait pas à tout le monde, a son originalité, et ça nous changera de la lingua fadassa utilisée communément dans le milieu éditorial.
Et je sais qu'au moins deux éditeurs me lisent, et même si je m'étais promis de ne jamais utiliser ce blog pour ça, je suis au bout du bout de ma zénitude, et je veux un boulot :
PITIE, PITIE !!! PISTONNEZ-MOI, DONNEZ-MOI DU BOULOT, N'IMPORTE QUOI !!!!
Aha !!! fini les couches, les petits pots, la vie d'assistante baby-sitter, je reviens à mes premières amours : toi, Public Adoré !!!
Entre les journées de boulots trop pleines, les vacances bien méritées, et les urgences familiales qui me tombent sur le coin de la figure en la personne de ma cousine de un an qu'il faut garder 24h/24 surveiller comme le lait sur le feu, et qui a inventé l'anorexie pour le premier âge, ce Blog a encore, ENCORE, subi une interruption indépendante de sa volonté. Et de la mienne accessoirement.
Si je savais gérer mes priorités, ce ne serait pas arrivé, mais les journées sont trop courtes, quelqu'un a piquer des minutes aux heures, et je me noie dans un crachat.
Tout ça pour dire que bébé sous le bras ou pas, on va essayer de gérer la crise imminente de la rentrée littéraire, mais que, bon, ce n'est pas gagné.
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
J'aime pas les gens
Et des fois, j'aime pas les libraires.
Mais je suis sûre que ça va bientôt passer.
Le CPE est beaucoup plus révélateur qu'on ne le croit : plus on parle de la précarité, moins elle est tabou. Il y a quelques années, l'existence de Génération Précaire aurait fait bouger les choses. Maintenant, c'est juste un sujet pour le vingt heures qui a perdu de sa saveur après trois mentions légales.
Il y a à peine quelques mois, un tel article n'aurait pas été possible, parce que tout le monde aurait caché, mêmes les précaires eux-mêmes, qui se sentaient honteux (ils n'ont même plus les moyens de l'être, maintenant) l'état des faits : mais la précarité a été décomplexée. Comment s'étonner que le CPE ait été promulgué...
Sa collègue, dix ans de piges : «Ils acceptent de plus en plus de pigistes pour que le travail soit morcelé et qu'aucun d'entre nous ne puisse en faire assez pour pouvoir jamais justifier sa place.» A presque 40 ans, elle touche 600 euros «les bons mois». Une pige d'une journée rapporte 81 euros brut.[...]
Elle-même arrive à la fin de son CDD de quinze mois. Elle partira donc «en carence» pendant cinq mois, pendant lesquels elle touchera les Assedic. «La direction respecte des carences d'un tiers du contrat pour éviter qu'on aille aux prud'hommes pour requalifier nos CDD en CDI.» Ziad Maalouf, délégué du personnel CFDT, traduit : «Le mérite n'existe plus : bon ou pas, ton CDD s'arrête et tu reviens dans six mois.»
Et si la jeunesse française (entre autres) s'exportait au Japon, vous croyez que le gouvernement comprendrait enfin ?
Actualiser son blog, quand on doit écrire une quatrième de couv' pour un livre tarte à mort, je vous jure, c'est vraiment pas facile.
Ce que le Salon du Livre peut vous révéler :
- Les éditeurs se foutaient comme de l'an quarante de ce Salon du Livre :
catalogues pas près,
relativement peu d'auteurs francophones publiés pour l'occasion (alors que publier du chinois, du russe, du Brésilo-coréo-malgachien juste à l'occasion du Salon est une tradition éditoriale bien installée),
stands absolument idem qu'il y a trois ans (date de ma dernière venue),
stagiaire débordé(e)s partout, éditeurs buvant le champagne en empêchant les visteurs de rentrer sur leur stand (j'ai failli faire une scène chez Bourgois et chez Grasset)
- Aborder un badge travailleur précaire de l'édition est probablement dangereux pour la santé : j'étais la seule, et les rares regards que j'ai récoltés étaient plus noirs que le café de ma chef ce matin. J'ai une gueule de casseuse de la Sorbonne, vous croyez ? Il faut dire que je ne fais pas mes 26 ans malheureux et révolus de stagiaire.
- Le Michigan est au Canada. si, si. Comment je le sais ? Parce que Alain Manackou vit au Canada, selon elle. Comme je sais par ailleurs qu'il enseigne au Michigan, j'en déduis A+B que les chaussures du Capitaine sont forcément trop petites, que les anglaises sont rousses et que le Michigan est au Canada.
- Le Blog de Pierre Assouline est le blog littéraire par excellence, le plus grand, le plus passionnant, et le plus ancien. J'ai plus qu'à aller me jeter par la fenêtre, moi qui blogue depuis avril 2003 (beaucoup trop longtemps !), et qui n'ai pas la chance, comme Pierrot d'être hyper-connue, d'avoir une carte de presse et de recevoir la moitié des trois cents livres publiés tous les mois dans ma boîte aux lettres.
En fait, ce que j'ai contre moi, c'est d'être une bloggueuse amateure, et ce qu'il a pour lui, c'est d'être un professionnel de son sujet ? Belle leçon sur les blog, Mr Christophe Ginisty de Netizen (même si par ailleurs, c'était le seul personnage intéressant, de ce débat ennuyeux comme la pluie).
Ce soir je serais au Salon du Livre pour la nocturne. Je ne sais pas à quelle heure, je ne sais pas jusqu'à quelle heure, et je ne sais pas sur quel stand. Enfin si, au moment de mon arrivée, je serais probablement sur le stand Place des Editeurs/Belfond, mais s'il y en a qui croient que ça les aidera à me reconnaître, ils se mettent le doigt dans l'oeil jusqu'aux cervicales. Je serais INCOGNITO.
Je quitterais vaguement mon incognito lorsque je quitterais le stand en affichant fièrement ce petit badge mode d'emploi (si je trouve une épingle de nourrice) de ma vie d'intello précaire sur mon grand manteau noir pas beau (on a le manteau qui va avec le salaire, à savoir un manteau de ma mère qu'elle portait avant ma naissance) :
Je ne le mettrais pas devant mes patronnes, parce que ce sont des bonnes patronnes, sympas et qui m'apprennent plein de choses, et insulter les gens qui vous traîtent bien dans un monde où vous êtes toujours si mal traîté, c'est vraiment pas une chose intelligente à faire. N'pas ?
L'idée n'est pas de provoquer de débats houleux, mais plutôt de faire découvrir aux gens qui viennent voir le cliquant de l'édition et en ressortent des étoile plein les yeux la sordide réalité du métier pour les jeunes (et les moins jeunes) : le vernis, ça craque assez vite quand on gratte.
Vous pourrez me reconnaître ensuite pendant le débat sur les blogs : je serais la fille morte de rire au fond. Je n'aime pas les blogs d'écriture qui se prennent pour des blogs littéraires. Un blog littéraire, c'est un blog qui parle de littérature. Point.
Si par hasard, par coup de chance, ou par divination, vous me "reconnaissez" (il y a des gens perspicaces partout), sachez que, la timidité aidant, je peux avoir l'air assez cruche au premier abord. A vos risques et périls.