Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Quelques mots sur la langue hongroise (ou magyare). Remarquons tout d'abord qu'à la Bibliothèque Publique d'Information du Centre Georges Pompidou, le rayon hongrois est coincé entre le turc et le chinois, juste à côté du rayon littérature fantastique. Faut-il pour autant attribuer à cette langue un caractère d'irréalité, d'extraordinaire ? De fait, sa structure est totalement distincte de celle des langues indo-européennes ; elle appartient au groupe des langues finno-ougriennes, originaires - pour simplifier - de la Chine actuelle, en compagnie du finnois, de l'estonien, et d'autres langues vestiges parlées en Russie (je les cite de mémoire, pour le plaisir : le mari, le mansi, le tchouvache, le tchérémisse, le vogoul...). Voici quelques particularités déconcertantes du magyar : la règle de l'harmonisation vocalique (pas de mélange dans le même mot de voyelles dites sombres - a, o, u -, et dites claires - e, é, i -) ; pas de prépositions, mais des postpositions ou des suffixes ; pas de genres, mais pas moins de neuf cas locaux ; un seul temps du passé, mais une conjugaison dite objective (la forme verbale intégrant le complément d'objet direct défini de 3ème personne) et une autre subjective ; pas de verbe être au présent à la 3ème personne du singulier, etc. Et une grande souplesse pour créer des néologismes, car le magyar est encore une langue jeune.
Provient de l'article cité dans le post précédent : je propose une haie d'honneur à cette martyr et admiratrice des tortures linguistiques magyares. Plutôt elle que moi.
Récompensons-la également de nos meilleures pensées dans son combat contre la bêtise éditoriale : "Rien que la recherche du titre français était une acrobatie ; j'avais proposé à l'auteur " roman-kit, roman-kyste, roman-sic ", il était satisfait du dernier, et bien entendu, l'éditeur l'a rebaptisé tout à fait arbitrairement " : Trois Anges me surveillent, les aveux d'un roman.(Péter Esterházy, Gallimard, 1989 : oui, merci Gallimard, de cette goutte d'intelligence dans cet océan de sueur traductrice.)