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    - Genre relativement peu importé en France, le récit d'esclavage écrit par un ancien esclave mérite bien qu'on s'y intéresse : Le dernier paru en date s'intitule Autobiographie d'une esclave de Hannah Crafts :

    L'histoire de ce livre est presque un roman. C'est en 2001, lors d'une vente aux enchères de documents provenant de l'héritage afro-américain qu'un professeur à Harvard, Henry Louis Gates Jr., a acquis ce mystérieux manuscrit. A la suite d'une enquête digne de Sherlock Holmes, il est parvenu à établir qu'il a bien été écrit par une esclave noire ayant échappé à son maître, le politicien John Hill Wheeler, en 1857. Le premier du genre édité aux Etats-Unis. [sic] Que les amateurs d'« Autant en emporte le vent » se rassurent : « Autobiographie d'une esclave » n'est ni une thèse ni un pamphlet. C'est un roman échevelé, plein de mystères, de personnages attachants et répugnants, de courses folles et de fantômes. Bravant les interdits, Hannah Crafts s'est sans doute instruite en cachette et a très vite intégré les canons romanesques de la littérature anglaise, de Dickens à Charlotte Brontë, en passant par Ann Radcliffe.

    Je vous conseille aussi fortement l'excellent Incidents dans la vie d'une jeune esclave de Harriet Anne Jacobs. Et contrairement à l'idée reçue (d'où le sic), les romans de se genre étaient, toute proportions gardées, très courants à l'époque : ils servaient la cause de l'abolitionnisme, et le roman d'Harriet Jacobs est l'un des plus connus.

    - Brokeback Mountain brille au Golden Globes (Glamour un jour, glamour toujours) et a droit à une re-publication séparée en France (sous son véritable titre et non sous l'incroyablement stupide titre français du film). La nouvelle est cependant incluse dans le recueil de nouvelles Les pieds dans la boue de Annie Proulx.

    - Haruki Muarkami séduit toujours le bobo parisien (voir aussi dans Transfuge, en kiosque), à une exception près. Essayé de passer outre vos préjugés, les romanciers japonais méritent mieux en général que l'aura bizarre que leur donne les critiques littéraires, surtout ceux qui ne les ont pas lu.

    Et puis tiens, parce que je suis hypergentille aujourd'hui, et parce que j'ai été un peu absente la semaine dernière, suivez ce guide pour des nouvelles (en anglais) de Murakami -- et un mémoire de maitrise -- dispos sur internet. La dernière, Tony Takitani, vous sera offerte, en français dans toutes les bonnes crèmeries et avec de la chance uniquement dans les MK2. Mais l'intention y est.

    - Amérique tragique : la production littéraire américaine récente fait dans le noir, le macabre, le san(cin)glant et les morts qui parlent. Si si. Mais on est loin de La nostalgie de l'ange.

    Ecrit par Heileen, à 13:53 dans la rubrique "Brèves".



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