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Super I
Promis, malgré mon hydrolémie notoire, je ne deviendrai pas un tyran sanguinaire
On ne se méfie jamais assez des buveurs d'eau. L'hygiénisme aqueux finit toujours par porter sur les nerfs et faire des dégâts: d'ailleurs, n'y a-t-il pas, dans les contrats d'assurance, une clause «dégâts des eaux»? Celle concernant les «dégâts du vin» n'existe pas. Adolf Hitler, ce grand buveur d'eau - il n'a jamais bu une goutte d'alcool de sa vie - n'a pas fait que du bien sur la terre. Il fut vaincu par un grand amateur de single malt: Churchill. En fait, la Seconde Guerre mondiale est l'histoire d'un type imbibé qui mit à terre un salaud gorgé d'eau. Il y a toujours une morale sur cette planète où pousse la vigne... Ne boire que de l'eau vous oblige à n'avoir qu'une seule vie, ce qui est un peu triste. Céline, avec ses nouilles et son eau du robinet de Meudon, ne respirait pas la gaieté. Quant à Nietzsche, un verre de vin de temps en temps ne lui aurait pas fait de mal. Seuls les animaux ne boivent pas d'alcool.
La littérature est pleine de poivrots. C'est sans doute dans ce domaine artistique qu'il y a la plus forte concentration d'ivrognes. De Pétrone à Boccace, de Rabelais à Ronsard, de Baudelaire à Verlaine, de Faulkner à Bukowski, on se demande comment les bibliothèques tiennent encore debout. Il existe plusieurs ivresses, plusieurs méthodes dirons-nous: celle, violente, du buveur de whisky ou celle, lente et voluptueuse et douce, de l'amateur de vin.
Exégèse de la bacchante littéraire.