La Muselivre

Près de 30.000 livres ont probablement été irrémédiablement détruits et 40.000 autres endommagés dans l'incendie qui a dévasté à Weimar (est de l'Allemagne) la bibliothèque Anna Amalia, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, a annoncé vendredi la Fondation Weimarer Klassik.C'est "une catastrophe culturelle nationale et une perte douloureuse pour la mémoire mondiale", a regretté la ministre allemande de la Culture Christina Weiss au cours d'une visite sur les lieux de l'incendie, dont la cause reste inconnue.
Tout en annonçant une aide de jusqu'à 4 millions d'euros à la Fondation dont les ouvrages touchés n'étaient pas assurés, la ministre a appelé les citoyens à soutenir par des dons "le coeur spirituel de notre nation". Le gouvernement régional de Thuringe a également débloqué une aide d'urgence.

Outre la perte absolument inestimable (Parmi les pertes figurent des oeuvres uniques du XVIe au XVIIIe siècles, issues notamment de la collection de partitions de la duchesse Anna Amalia et de la collection du premier bibliothécaire de Weimar, Daniel Schurzfleisch [...] Parmi ses trésors, la bibliothèque compte la plus grande collection au monde du "Faust" de Goethe (3.900 tomes), quelque 2.000 manuscrits du Moyen Age et 8.400 cartes historiques, ainsi qu'une importante collection de bibles et de partitions : imaginez carrément la BNF partant en fumée), c'est la deuxième fois en très peu de jours que l'on découvre que des oeuvres d'art chères et irremplaçables (la dernière fois il s'agissait des tableaux de Münch) n'étaient pas assurées (les livres volés à la BNF ne l'étaient peut-être pas non plus, l'histoire ne l'a pas dit, et comme de toute façon personne n'avait remarqué leur vol, les assurances s'en étaient plutôt bien sorties !) : évidemment, ce sont toujours celles-là qui se font voler.

Ca a peut-être l'air très matérialiste de vouloir assurer l'inassurable, en fait, c'est une précaution et une sécurité supplémentaire, pour une raison très simple : les assurances ont horreur de payer. Plus c'est cher, plus elle feront en sorte de ne pas payer. En cas de vol, elles se mettront particulièrement en quatre pour retrouver l'oeuvre volée.
Mais depuis la modernisation des techniques de vol (c'est pas demain la veille qu'un petit gardien italien pourra piquer la Joconde et la planquer sous son lit comme la dernière fois) et la montée absolument délirante du prix des oeuvres d'art, donc du prix de leur police d'assurance, plus aucune assurance ne veut prendre de risque : on voit le brillant résultat...