Rentrée de transition? En l’absence des poids lourds (Beigbeder, Houellebecq) et en pleine période de restructuration, les éditeurs retiennent leur souffle et craignent que l’année qui vient ne soit aussi morose que la précédente. La tendance lourde, cette année encore, consiste donc à tout miser sur les auteurs étrangers. Chez Gallimard, où l’on publie deux nouveaux livres de l’auteur de «la Tache» et une retraduction de «la Contrevie», on attend Philip Roth comme le Messie, tandis que Rick Moody, pour «A la recherche du voile noir», s’annonce aussi comme l’un des événements de la rentrée (L’Olivier). Chez Flammarion, on se désole en revanche de voir repoussée à janvier la sortie du roman posthume de Hubert Selby Jr pour cause de traduction à revoir. Principale conséquence de cette morosité: les prix littéraires seront plus ouverts, mais aussi plus ternes, les Goncourt préférant toujours, en période de vaches maigres, attribuer leur prix à un second couteau médiocre qu’à un auteur plus flamboyant qui n’est pas du sérail.
Un peu déprimé, le Nouvel Obs nous fait quand même faire, comme d'habitude, le tour du prpriétaire et des différents
"plus" de la rentrée dont :
Ecrivains d’ailleurs
Si la moitié des auteurs étrangers publiés à la rentrée sont des Anglo-Saxons, les autres domaines ne sont pas oubliés. Parmi les plus connus, citons Jonathan Franzen, auteur des «Corrections», dont L’Olivier va publier le premier roman, «la Vingt-Septième Ville», paru en 1988 aux Etats-Unis; deux classiques vivants à redécouvrir, l’Israélien Aharon Appelfeld (L’Olivier) et l’Américaine Paula Fox (Joëlle Losfeld); une jeune Anglaise très prometteuse, Monica Ali (Belfond); quelques incontournables, de Jim Harrison (Christian Bourgois) à Joyce Carol Oates (Stock), de Sam Shepard (Laffont) à Edmund White (Plon), de Roberto Bolano (l’écrivain chilien récemment disparu, dont Bourgois sort trois livres en attendant la traduction de son grand roman posthume) à Arturo Perez-Reverte (Seuil). Sans oublier une toute jeune première, Virginia Woolf, dont le Mercure de France publie des chroniques inédites («la Maison de Carlyle»), et dont l’œuvre est analysée à quatre mains par Agnès Desar-the et Geneviève Brisac («VW ou le mélange des gen-res», L’Olivier).