Le décès de Pa Kin, écrivain chinois, très connu, surtout pour sa trilogie largement autobiographique Famille (1937), Printemps (1938) et Automne (1940), rend cette année noire encore plus sale. Et le temps qui reprend toujours tout le monde avant l'heure a fait la vacherie à Pa Kin de le garder en vie plus longtemps qu'il n'aurait dû : 100 ans tout rond.

On ne saura sans doute jamais s'il a succombé à la maladie, comme l'annonce l'agence officielle Chine nouvelle, ou si sa famille et les autorités chinoises ont finalement accédé à sa demande d'euthanasie, comme il le réclamait en vain depuis des années.

Libé a eu la bonne idée de republier un entretien que Pa Kin lui a accordé en 1985 :

"J'ai traversé la Révolution culturelle. Au tout début, j'estimais que la Révolution était nécessaire, mais j'ai bien vite changé d'avis. Pendant deux ans et demi, je suis allé à la campagne. Du matin au soir je transportais des excréments humains et en plus je devais écrire quotidiennement mon autocritique. Quand on m'a autorisé à revenir vivre dans cette maison, où il m'était interdit d'écrire pour mon compte, je faisais des traductions, avec toujours quelqu'un près de moi , ils ont tout barricadé. Sauf une pièce pour ma famille. Nous avons beaucoup souffert, c'est vrai, mais c'est un bon exemple pour l'humanité, un bon miroir."

A lire.

Ecrit par Heileen, à 14:13 dans la rubrique "Brèves".

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