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A vu de nez, non. Mais il ne faut jurer de rien. Il s'en est passé des choses en mon absence, qui mérite un ou deux tours de piste. Attention, Prise 1 :
--- Orhan Pamuk a eu le prix Nobel de littérature. Ce n'est pas un scoop, si vous ne le savez pas, c'est probablement que vous vivez en Turquie. Ce qui est plus ou moins nouveau, c'est qu'en plus d'être frileux (Pamuk était présentit pour le Nobel l'an dernier, mais à ce moment-là, il était en procès avec le Mémoire Historique Turque), les jurées du prix Nobel sont hypocrites : Pamuk a été lavé de toute injure, vite vite, récompensons-le !! Ca craint pour ce pauvre Pamuk.
--- Un site que je ne connaissait pas, qui interview entre autres les petits éditeurs qui sauve l'édition de la débacle : bonheur !
Chez Gaïa, par exemple, on se bat bec et ongles pour ses auteurs, pas comme dans les grandes maisons d'édition :
il est dommage aussi de voir un éditeur français publier un ou deux livres d’un auteur puis ne pas donner suite, soit parce que l’éditeur part vers une autre enseigne, soit parce le marché n’est pas au rendez-vous, car il faut que ça marche vite pour continuer… Cela s’est vu plusieurs fois. Ces changements entre grandes maisons d’édition peuvent énormément pénaliser un auteur, tout comme l’arrêter au bout d’un ou deux livres : peu d’éditeurs se risqueraient à le reprendre au vu de l’échec du précédent. Je pense à un auteur comme Ib Mikael, publié par Actes Sud et Christian Bourgois : c’est un des écrivains danois les plus connus et populaires, mais son œuvre n’a pas eu toute la chance qu’elle méritait en France. On a l’impression que nul ne peut maintenant reprendre le flambeau : c’est trop tard, l’œuvre est désormais émiettée…
C’est donc un point important pour une petite maison d’édition comme Gaïa. Et nous insistons là-dessus auprès des éditeurs nordiques : ils voient bien d’ailleurs que nous suivons nos auteurs, que nous n’abandonnons pas si ça ne marche pas au bout de la deuxième ou troisième publication. Voyez Leif Davidsen : depuis toutes ces années qu’on le publie, il ne trouve toujours pas son public en France ni d’éditeur en poche, car il est trop à cheval entre la littérature et le suspense ! Or au Danemark, c’est un des auteurs qui se vend le plus, et cela depuis des années.
A voir aussi, Métaillier, Encre Marine, Alternatives,...
Via Cunéipage
--- Quand on vit sans journaux, avec pas assez de temps pour Internet et juste la télé, on s'aperçoit que même le plus grand succès de librairie, encensé par les critiques, bla bla bla, peut vous échapper.
Je suis donc arrivée après la bataille, et je vous annonce qu'un roman de 900 pages, bien glauque, écrit par un américain plutôt bien de sa personne, fils d'un auteur américain connu, est sorti dans l'indifférence la plus totale. Il n'a remporté aucun prix littéraire, n'a été sélectionné par aucun, et n'est pas devenu un
Moi, j'attendrai que le buzz soit retombé pour le lire. Na !
--- La Foire de Francfort a fait son show habituel, c'est-à-dire rien, même pas une petite larme de nostalgie au 13 heures de TF1. Pourtant, c'est là que s'achète tous les bons et très mauvais livres que vous boufferez en 2007. Pourtant cette année, la star de Francfort, c'était un roman français. Enfin, oui... non. C'est un roman écrit en français, certes, mais par un américain (ceci explique aussi cela). Et oui, ce sont Les Bienveillantes qui ont veillé à la grand messe (de l'allemand Buchmessse, si ce n'est pas un jeu de mot trop facile, ça...) de l'édition, même si le succès en était eventé avant même le début de la foire.
Il y avait aussi de la BD à Francfort, on n'en parle jamais assez.
Et l'Inde, invitée de cette année, s'en est, dit-on, pas mal tirée.
Et enfin, le petit bout de la lorgnette de l'éditeur, c'est celui des éditions Héloïse d'Ormesson sur leur blog (tenu principalement par son mari) :
Francfort démarre vraiment! Au bar de l'hôtel, le gratin de l'édition mondiale en train de fêter ses retrouvailles au Cognac, au Whisky et moi... à la Vodka Absolut (beaucoup... )! Très sympa, chaleureux, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (en dehors de ce que vous savez...) et là, quoi... Au bout de... 5 minutes... On parle de livres, de littérature, des succès et des goûts des uns et des autres. Et nous continuons à boire et à fumer des cigares. Pendant des heures. On ne s'en lasse pas! Je vais vous dire un truc, l'édition, on ne gagne pas de pognon mais vraiment on se marre et, ces amis, les livres, le cigare et la vodka, pendant quelques heures, ont atténué ma peine.
Et ce n'est pas de la littérature...!
Voir aussi : là, ici, et par là.
--- Toujours chez L'Héloïse : pour ou contre la "ligne éditoriale" des éditeurs ?
Perso, je suis farouchement contre : ça commence par une ligne éditoriale, et ça se termine par un ligne light. Un peu de diversité, de folie, que diable !!
--- La fan-fiction (encore) à l'assaut du monde (encore ? ). Ou pas.
--- Pourquoi est-il difficile de traduire en français des romans écrits en anglais africains (mais ça marche aussi pour tous les accents anglo-saxons intraduisibles) ?
Translating The Road was a challenge that she took up with her Burkinabe colleague and friend, Samuel Millogo. At that time, one of the problems was: how can one translate pidgin English into French?
“For sure, we wanted to do away with easy colonial stereotypes (such as the use of what is called "petit nègre" in French), and to find an equivalent variety of colloquial French that also existed linguistically in Francophone West Africa. Samuel who had spent a year at the University of Ibadan, was familiar with pidgin English, and had worked as a schoolteacher in Abidjan. So we used a rough equivalent known as ‘Français Populaire d'Abidjan’, a lingua franca used in Abidjan, and which was also transcribed in newspapers or used in comic strips, similar to the way pidgin English is used in Nigeria,” she says. [...]
As a French person translating into a language which is neither stressed, like English, nor tonal, like Yoruba, there is a problem when it comes to recapturing the musicality of the original as well as its meaning. Steven Arnold, the Canadian scholar, said that Niyi Osundare is not an anglophone poet, he is a Yoruba poet who writes in English. So, when I translate, I also try to capture that difference between say, British English and Yoruba English, and to render that edge of strangeness that clings to it.”
Et pourquoi il faut que ce soit dans un tabloïd nigérien (un tabloïd !!!!!) que je trouve ce genre d'article, et non pas dans la rubrique livres du Monde ou du Nouvel Obs ?