Rentrée littéraire, Acte II.
La rentrée de Septembre ayant pris depuis quelques années des allures de parcours du combattant
même pour la grosse artillerie littéraire, les éditeurs et la presse ont inventé "
la rentrée de janvier", 542 romans cette année. Pour qui sait un peu compter, il est évident que trois mois après les ébats de septembre on est toujours en train de se débattre dans la même rentrée. Pour preuve ? Pleins d'anciens Goncourus pas vraiment courus (Paule Constant, Jean-Pierre Amette) et de bestsellarisé (Delerm), ou les deux (Jean-Paul Rufin),
publient leur livres maintenant.
Pas forcément un bon plan, puisque la rentrée de cette année s'arrête pile PILE au 1er mars. Pour que la France entière prenne le temps de livre le prochain futur un jour peut-être à voir livre de Ségosy et la millième bio-OGMisée de Sarkolène.
Mais qu'est-ce qu'elle nous promet cette rentrée des cancres et des collés ? Des essais dont personne n'a rien à faire (Georges Elliot, par exemple, c'est sûrement très bien,
Mr Lodge, mais en France surtout très méconnu) et des romans SMS dont les titres donnent envie de s'allonger sur une voix ferrée et d'espérer que le TGV ne sera pas en retard :
Je T'M d'Isabelle Le Louarn ou
Pomme Q d'Emilie Stone.
Mais la rentrée de janvier, c'est surtout
des romans étrangers (la France reste le deuxième pays traducteur de littératures étrangères après l'Allemagne) : du lourd, du lourd, du lourd qui aurait dû être publié en septembre, franchement, mais bon septembre, c'est teeeeellement dépassé...
Attendez-vous donc à :
- Le
nouveau Paul Auster,
Scriptorium (ou
Dans le Scriptorium. Bataille de Titre sur le net...). du typique Auster : "
Pour cet hommage à Beckett, un personnage croise tous les héros de l’œuvre de Paul Auster."
- Le... pardon, LES nouveaux
Martin Amis (interview), un roman, "Chien Jaune", qui déchaîne déjà les passions -- "étincelant" pour le Nouvel Obs,
autoparodie réchauffée pour le Figaro,
livre du millénaire pour le Monde (qui lit encore les pseudo-critique du Monde ?) -- et un
recueil d'articles, où ils paye le luxe de dire que "
malgré la bêtise croissante des romans de Philip Roth depuis Portnoy et son complexe (1969), la qualité de son écriture n'a cessé de s'améliorer" et que "
Don Quichotte souffre d’un assez gros défaut : celui d’une illisibilité totale". Méchant, et sans conséquences, donc.
-
Arthur et George, le mega best-seller de Julian Barnes sur Arthur Conan Doyle sauveur de la veuve, de l'orphelin et du
métis indien.
Extrait.
- Le
dernier Haruki Murakami,
Le passage de la nuit . On était très en retard, en France, sur les traductions de Murakami, et grâce à
Kafka sur le rivage, énorme succès, Murakami est enfin devenu une star, et on aura à peine attendu pour avoir son dernier né. Et
la couverture est MA-GNI-FI-QUE. J'adore.
-
La mariée mise à nue de Nikki Gemmell, un livre
qui parle de sexe et d'infidélité avec si peu de tabous que l'auteur, une romancière australienne connue, l'a fait publié anonymement. Et a déclenché un scandale digne de l'Amérique bushiste quand
la vérité a éclatée.
et aussi
-
26a de Diana Evans, un premier roman qui a eu un très beau succès en Angleterre.
-
Blessé de Percival Everett
-
Non, ce pays ce n’est pas pour le vieil homme de Cormac McCarthy.
-
La décimation de Rick Bass
-
Le Retour de Bernhard Schlink
-
Le Peintre des batailles de Arturo Pérez Reverte.
Extrait 1 et
extrait 2.
-
Les Papiers de Puttermesser de Cynthia Ozick
-
Un inédit de George Orwell,
Une Fille de pasteur - La Femme de hasard de Jonathan Coe. Son premier roman, enfin.
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