La Muselivre

L'édition a enregistré en 2003, avec 2,5 milliards d'euros, une croissance de 1,6% de son chiffre d'affaires, supérieure à la croissance du PIB (+ 0,5%), a annoncé mardi le président du Syndicat national de l'édition (SNE), Serge Eyrolles. Les ventes de livres ont progressé de 1,5% en euros courants et les cessions de droits (représentant 4,2% du chiffre d'affaires global) de 2,9%, a-t-il précisé à l'occasion de l'assemblée générale annuelle du SNE.La production en titres a augmenté de 9,1%, nouveautés et réimpressions confondues (65.506 contre 60.061 en 2002). Les nouveautés augmentent de 1,40%, à 30.802 titres. La production en exemplaires (près de 520 millions) a enregistré une croissance de 4,6%. Le tirage moyen s'inscrit une nouvelle fois en recul (-2%) avec 8.110 exemplaires par titre. Les ventes de livres au format de poche progressent de 3%. Avec 306 millions d'euros, elles représentent 12,5% du c.a de ventes de livres. Par catégorie, les chiffres d'affaires suivent les tendances suivantes: enseignement à -2,4%, scientifique, technique, médecine à +0,3%, sciences humaines et sociales à -1,8%, religion à -9,6%, ésotérisme, occultisme à -8,1%, encyclopédies et dictionnaires à 0%, littérature à +1,7%, documents, essais et actualité à +6,1%, beaux livres et livres d'art à +1,5%, jeunesse à +15,6%, bande dessinée à +2,3% et livres pratiques à +0,9% (dont + 4,7% pour les guides de tourisme). (Via Yahoo!News)

Bon, alors, les chiffres et moi, ça a toujours fait deux, mais, il me semble quand même pouvoir faire deux trois petites remarques sur les incohérences de cette jolie page économique :

1) il s'agit tout d'abord des chiffres de 2003 : intéressant comme ces chiffres ont un petit air joyeux, et pétillant, genre "ma petite entreprise, connaît pas la crise". Quand on sait que depuis début 2004 l'édition c'est le puit des damnés pour les malheureux qui ont la chance d'en faire partie, ça fait gentiment sourire jaune. Personne ne vent plus de livre, personne n'en achète plus, et à part cette immonde bavure humaine de Castaldi et l'autre grognasse de Levy, personne n'est lu. Je voudrais que quelqu'un me lise quelque part... Les chiffres d'une année, ça n'a absolument rien de significatif si on ne montre pas l'évolution au cours des mois, mais là, je croit que certains syndicat a peur de faire peur.

2) Il faut arrêter ce lavage de cerveau impliquant que publier plus suppose que l'édition fonctionne. Pour celui qui a un peu suivi les dernières rentrées littéraires, il fallait remarquer que ces dix dernières années ont connu un boom boulimique de publications que personne n'a lu, qui n'a pas cessé d'empirer chaque année : ça a commencé en même temps que la crise du milieu éditorial, et ça suit exactement la même courbe d'évolution (vers le pire). Bizarre, non ? Enfin, moi j'dis ça, j'dis rien... On publie pour noyer le poisson et que les mauvais chiffres de vente ne se voit pas. Raté, puisque la monté du nombre d'exempleire produit, s'accompagne d'un tirage plus limité de chaque livre. Même les meilleures ventes (en littérature par exemple) sont restées en deça des 300 000 l'an dernier. Même pour la France qui est un marché de lecteur relativement petit, 300 000 c'est un chiffre ridicule. Et ça, c'est en ignorant volontairement que les éditeurs français sont également (malheureusement) les principaux vendeurs de livres au Québec. Ce qui agrandit assez considérablement le marché, quand même.

3) Les ventes de poches régressent, ce qui veut tout dire. Les poches, c'est ce qu'achète Monsieur Tout-le-monde, le pas très gros lecteur qui constitue le gros du marché. Parce que ceux qui reste, les boulimiques germanopratins de la lecture (et moi), c'est pas eux qui doivent faire vivre l'édition, vu qu'ils sont en voie de diparition.

4) Oui, ils se foutent de votre gueule et c'est tellement risible que même moi je ne peux pas m'empêcher de sourire. C'est un problème de mathématiques de primaire : - augmentation des ventes jeunesse en 2003 : 15,6% - 2003 : HP5 - HP5 : plus d'un millions de livre vendus. - B-A : ba