Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
«Quand j’ai eu un fils, je me suis promis de ne pas l’élever comme je l’avais été. Tu viens me dire que je n’ai pas mieux réussi. Soit. […] Si tu demandes qu’on te fiche la paix, n’est-ce pas demander de faire ce qu’on a fait – ou du moins ce qu’on a cru faire. Car après tout, c’est ce qu’on a voulu (suivant les préceptes d’éducation 1935): te fiche la paix.»
Voilà exactement le genre de choses que l'on ne devrait jamais avoir à lire. Cet extrait est tiré d'un livre regroupant les lettres de Queneau à son fils. Connaître la vie d'un auteur, soit. Lire ses lettres à son éditeur, soit. a ses amis s'il parle de son oeuvre ou de ses idées, re-soit. Savoir d'un auteur tout ce qui a à voir avec son oeuvre, ce sont des choses que je comprends. Il y a certains auteurs qui sont même si totalement leur oeuvre que connaître tout de leur vie s'explique et s'admet. Les soeurs Brontë -- oui encore elles, pardon, mea aggrava culpa, mais que voulez-vous je les connais trop bien pour ne pas en parler à tout bout de ligne -- sont le meilleur des exemples, mais on pourrait aussi citer Byron, qui était les personnages de ses romans, jusque dans sa liaison avec sa demi-soeur, Henry James et son fameux problème dans le dos, qui était probablement beaucoup plus bas que le dos, qui peut expliquer le choix du point de vue psychologique et anti-corporel de son oeuvre.
Mais quel est l'intérêt, franchement d'aller ressortir les lettres personnelles d'un auteur, à part un voyeurisme parfaitement déplacé ? Je ne dis pas qu'il n'y a pas dedans de choses passionnantes, mais il y a sûrement dans des lettres de particuliers autant, voir plus, et largement de quoi nourrir le voyeurisme ambiant. Je ne comprend pas cette volonté qu'il y a de plus en plus de connaître la moindre gribouille du moindre écrivain, le moindre aspect de la moindre vie en rapport avec un écrivain connu. Dans cette même perspective se publie en ce moment aux USA par exemple un livre sur la fille de Joyce (dillettante psychotique qui se prenait pour une danseuse). L'intérêt ? Aucun. Même les femmes de Dostoïevski et Tolstoï qui se sont contentées toute leur vie de prendre en note et de recopier indéfiniment les oeuvres de leurs époux (l'intégralité de Guerre et Paix, à la main, cinq fois. Quand même) méritent plus une biographie que la fille de Joyce qui n'a pour elle que d'appartenir à la sphère d'un génie, mais bon, les bonnes de Victor Hugo aussi, non ? Et pourtant, elles n'ont pas de biographies officielles. Et pourtant, il a dû leur en déclamer des poèmes inédits quand il les baisait dans les coins sombres.
Ce livre sur les lettres de Queneau ont au moins la décence de na pas fournir les lettres du fils lui-même, mais au fond, ce n'est qu'une feinte pour prédendre ne faire que dans le littéraire, le pur document littéraire. Non, mais quelle foutaise !
(Lien vers l'article vers la biographie de la fifille de, via MoorishGirl)
Commentaires :
MorganM |
L'éternel débat sur la frontière entre ce qui est publiable et ce qui ne l'est pas.
Avec des ayant-droits, pour des artistes décédés, qui dépassent souvent, eux aussi, certaines frontières (cf. dans le domaine musical, l'album de Jacques Brel sorti l'été dernier, ou le "journal intime" de Kurt Cobain qui fut finalement publié). Il est vraiment dommage que cela aille si loin, et ne se fasse pas dans le respect des personnes disparues ... |
Anonyme 05-04-04
à 19:37 |
Re:UNE VIE PRIVEE C SACRE
|
Anonyme 03-09-05
à 17:00 |
Lien croiséWeb Blog Directory - WeBlog A Lot - Aggregating the PoweR of Blogs! : " lamuselivre : Ode à ceux qui ont fait brûler leurs petits papiers personnels après leur mort (Dec 26 2003 20:53 GMT) - «Quand j ai eu un fils, je me suis promis de ne pas l élever comme je l avais été. Tu viens me dire que je n ai pas mieux réussi. Soit. [ ] Si tu demandes qu on te fiche la paix, n est-ce pas demander de faire ce qu on a fait ou du moins "
|
à 11:26