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  • la majorité de mes dents,
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  • Le meilleur du best of the top
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  • Le parisien
    Grand entretien avec Douglas Kennedy dans Lire, Douglas qui réalise enfin le rêve de sa vie : écrire un livre qui se passe à Paris, La femme du Vème. En prime, un extrait du livre.A voir aussi un podcast de Kennedy au Salon du livre sur le blog du magazine Topo.
    Comment est née La femme du Ve?
    D.K.
    Je me suis demandé pourquoi aucun romancier n'utilisait aujourd'hui Paris comme personnage de roman. Si on habite à Paris, il faut regarder la rue. Voir que, derrière les apparences, derrière les quartiers touristiques ou bobos, les policiers contrôlent tout le temps les mêmes gens aux mêmes endroits - pas vraiment les types d'âge mûr et blancs, mais les Asiatiques, les Africains, les basanés. Ce roman n'est pas une critique sociale mais j'ai observé la rue pendant des mois. Et puis je suis fasciné par le fait qu'en dix minutes vous pouvez changer de monde: sur la même ligne de métro, la 4, vous passez de Saint-Germain-des-Prés à Château d'Eau. La rupture est incroyable! Paris est une ville passionnante. Au début, j'ai pensé situer l'action à Barbès, mais ça faisait un peu trop cliché. Et j'ai découvert la rue de Paradis. J'ai tout de suite adoré ce nom: très ironique. C'est une rue d'une diversité et d'un sinistre extraordinaires. Au nord de cette rue, c'est le canal Saint-Martin, très bobo: c'est la vallée des couches. Au sud de cette rue, il y a le quartier Château d'Eau: très indien, c'est l'Hindu Kush. Mais la rue de Paradis collait parfaitement à l'idée qui présidait à la naissance de ce roman: montrer que Paris est une ville qui contient des dizaines de villes. Je voulais aussi raconter ce que chacun de nous pouvait devenir s'il se trouvait dans la situation d'un type obligé de recommencer sa vie en clandestin.
    Il évoque aussi ses rapports compliqués, et maintenant inexistants avec les éditeurs américains : édifiant !
    Puis il y a eu votre premier roman, Cul-de-sac, qui a connu un succès d'estime, et enfin L'homme qui voulait vivre sa vie. Pourquoi ce roman, devenu culte en Europe, n'a-t-il pas marché aux Etats-Unis?
    D.K. J'ai écrit L'homme qui voulait vivre sa vie sans avoir de contrat avec aucun éditeur. Chez moi. Mais je me souviendrai toute ma vie du jour où mon agent new-yorkais m'a appelé. Elle m'a dit: «Assieds-toi, Douglas. Nous avons une offre de 500 000 dollars pour les droits mais ça peut encore monter.» Elle m'a rappelé toutes les trente minutes: «550», «600», «700». A l'époque, je gagnais 10 000 livres par an. A la fin de la soirée, nous avions cédé les droits pour un million cent mille dollars à une nouvelle maison d'édition, Hyperion. Avant la sortie aux Etats-Unis, tout le monde pensait que ce roman ferait un carton. Il y a eu des critiques très bienveillantes au moment de la sortie, notamment dans le New York Times, une bonne campagne de publicité, et les ventes ont été correctes: le livre est entré dans les palmarès des meilleures ventes mais n'y est resté qu'une semaine. En grand format, il s'est vendu à quelque 60 000 exemplaires, ce qui, pour les Etats-Unis, n'est pas énorme. Puis il s'en est vendu 200 000 exemplaires en poche. Je venais de signer un nouveau contrat pour le livre suivant, Les désarrois de Ned Allen, que je n'avais pas encore commencé. Pour le même prix. Mon éditeur me disait: «Je veux un roman similaire chaque année.» Mais lorsque Ned Allen est sorti, même chose: bonnes critiques, ventes médiocres. J'ai fait un voyage promotionnel dans le pays mais il n'y avait que quatre ou cinq personnes par rencontre! Et après cela, on disait: «Soyez prudent avec Douglas Kennedy!» Plus personne n'a voulu de mes livres aux Etats-Unis depuis... Quelque temps plus tard, je suis parti en famille dans le Maine, sur une plage, et je me suis dit: «N'accepte pas de refaire la même chose, n'écris pas le même roman.» J'ai alors eu envie d'écrire un polar sur le maccarthysme, en me mettant dans la peau d'une femme. Aucune chance que ça marche! C'était un grand risque mais ce fut la meilleure décision de ma vie littéraire. Pendant dix-huit mois, j'ai écrit La poursuite du bonheur. Résultat: aucun éditeur aux Etats-Unis n'en a voulu!
    Pour quelles raisons, selon vous?
    D.K. Un éditeur a dit à mon agent, à propos des Charmes discrets de la vie conjugale: «C'est beaucoup trop politique.» Cela résume l'opinion que se font les éditeurs américains de mon travail! En effet, ce roman fut ma façon à moi de m'élever contre la politique des néoconservateurs et de Bush après le 11 Septembre. J'ai décidé d'éviter, désormais, le marché américain. Mes romans sont maintenant traduits en dix-sept langues et publiés dans tous les pays anglophones. Si les Etats-Unis ne veulent pas de moi, je m'en fiche!
    Ne ressentez-vous pas une certaine blessure à ne pas être publié là où vous êtes né, où vous avez vécu?

    D.K. Si, bien sûr. Mais c'est une blessure narcissique. Donc, rien de grave. Mais je suis convaincu qu'un jour un éditeur me réinventera sur le marché américain. Je serai peut-être mort, mais ça se fera! Mais si je devais choisir entre avoir du succès aux Etats-Unis ou en Europe, je choisirais l'Europe.
    Ecrit par Heileen, à 12:09 dans la rubrique "Littérature anglo-saxonne".



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