Quelques articles sur la mort de Samira Bellil, l'auteur de
L'enfer des tournantes, dont le plus important est...
anglais. Sans commentaire.
Une
ancienne interview, aussi :
A mon grand étonnement, les réactions ont été positives, et pourtant j’arrivais avec des mots-choc qui bousculaient tout le monde, mais je pense qu’à un moment donné, il fallait bousculer tout le monde et utiliser des mots crus comme les miens. Cela dit, à chaque débat, j’ai observé que les gens étaient imprégnés de ce qui se dit médiatiquement sur les viols collectifs, sur le consentement des filles etc. Ce que j’ai vu, c’est que les gens écoutaient les loups et n’avaient pas du tout une approche critique leur permettant de se poser des questions sur ce qu’ils entendaient autour d’eux. En m’écoutant, ces gens découvraient l’horreur ; certains entendaient un récit de ces violences pour la première fois. Parce que, quand on parle de viols collectifs, on occulte complètement la violence ; on insiste beaucoup sur le consentement de la jeune fille mais on passe sur la violence qu’il y a avant, après et autour. Ce que j’ai ressenti, c’est qu’en prenant la parole, en disant ces choses et en me mettant à nu, ça a ouvert des débats où les gens commençaient à se mettre à nu, à affronter leurs souffrances et à se poser des questions. Ce dont je suis très contente, c’est que ça a permis de susciter un questionnement dans leur tête, une amorce de réflexion.