La Muselivre

Sale temps. Amélie Nothomb, star sans conteste des rentrée littéraire, grand première à la course aux Best-sellers et fabricante aguerrie d'extases journalistiques, est cette fois loin de faire l'unanimité. Il faut dire qu'elle a cette année joué avec le feu et voulu traîté un sujet qui la concerne de trop près. Véritable show-télé à elle toute seule avec ses chapeaux, ses mitaines, ses fruits pourris et sa voix qui tremble alors qu'elle n'a pas l'once d'une timidité, Amélie Nothiomb semble mal-placée pour dénoncer la télé-réalité.

Mais c'est peut-être qu'en se combattant elle-même, elle veut se renouveler ? Las, quoiqu'elle veuille vraiment, les journalistes qui ont fait son succès, digèrent mal, pour le coup, ce minuscule coup d'état : "Le menu nothombien de cet automne s'avère bien avarié. La voracité a fait place à la gloutonnerie, la finesse à la grossièreté, l'excentricité à la trivialité."

Ils réalisent d'un seul coup qu'elle fabrique des "paragraphes de cinq lignes, typographie pour myopes, psychologie de bande dessinée : ce roman de dénonciation se place au niveau de la grammaire télévisuelle qu'il réprouve. L'apologue est aussi appuyé que le style est prépubère.
Son livre est formaté pour réussir dans l'univers qu'il dénonce : celui des gimmicks qui font parler et des remous d'opinion à 100 000 exemplaires. En s'aventurant dans une zone délicate, Nothomb sollicite un public, ou pour mieux dire drague une audience. "

Sans parler de ceux pour qui la pilule dans l'utilisation de la Shoah (absolument aucun aspect de la chose n'est oublié : rafles, wagons à bétail, tatouages, kapos...) ne passe absolument pas.

Certains se contentent d'une seule phrase pour assassiner le tout, et c'est probablement la manière la plus simple et la plus évidente de noter ce qui cloche dans ce nouveau roman : "Mais sa fable est trop schématique pour être crédible." A vous de vous faire une opinion sur les premières pages.

Pourtant, elle avait si bien commence, Amélie, avec Hygiène de l'assassin...