La Muselivre

Volumen, entreprise de distibution des livres aux libraires du groupe Lamartinière/Le Seuil, et ne travaillant que selon des horaires stricts (les dimanches non chômés, les semaines de quatre jeudis, la saint Glinglin, le 30 février, et le 32 de chaque mois) aura quasiment ruiné la moitié des petites maisons indépendantes affiliées au Seuil, en particulier les editions Rivages (qui ont vu leur chiffres d'affaires baisser de 45 % au plus fort de la crise qui, comme par hasard, s'est produite lors de la rentrée littéraire), et provoquer leur fuite (Odile Jacob)  vers les autres grands groupes de distributions (Gallimard, Sodis, etc.).

Cela aurait pu s'arrêter là, mais cela aurait été trop facile : plutôt que d'avoir la décence de laisser partir L'Ecole des Loisirs vers de meilleurs cieux, Le Seuil lui a intenté un procès. Et le tribunal lui a donné raison pour le moment.

Pire encore : le tribunal a assigné la maison d'édition a "10 000 euros d'astreinte par jour de retard à publier un communiqué dans la presse sur l'existence d'une procédure pendante au fond et sur la continuation des relations contractuelles dans l'intervalle."

Parce que c'est bien connu, l'Ecole des Loisirs est super riche et Le Seuil/ La Martinière, dramatiquement endetté. 10 000 €, dans l'édition, c'est considérable. C'est le prix de fabrication d'un livre. C'est autant de livres que les gosses ne liront pas. Tant mieux : au lit, les chiards !