La Muselivre

Puisque c'est un passage obligé, et que, oui, il y a des gens très biens qui adooooorent Houellebeq (je respecte, je respecte, faut pas croire ; Houellebecq, c'est toujours mieux que... c'est quoi déjà son nom... Dan quelque chose...), même parmi mes lecteurs, on va se faire le petit poste obligé sur Monsieur Porte-de-Prison, et après, on essaye de plus en parler (sauf bien sûr, s'il arrive à choper le goncourt cette année) et son tout nouveau petit pain intitulé sobrement la possibilité d'une île. La sobriété de Houellebecq en matière de titre est un truc extrêmement amusant.

Le dernier Houellebecq (woah ! j'arrive toujours à faire trois fautes dans son nom à chaque fois que je l'écris, c'est miraculeux : avec une orthographe pareille je devrais en faire dix) est donc introuvable  : aussi bien chez les libraires, que chez les journalistes. Il ne faut pas le dire, mais en fait, c'est just que le service-presse de Fayard est toujours en vacances. Chuuuuut... Bon évidement, ils se rattrapent dur le reste :

Je me serais volontiers passer de la référence au tsunami du Point, mais quand on n'a ni tact, ni imagination, on fait avec les métapores douteuses que l'on connait. Brosse à reluire fournie avec le magazine, c'est toute l'histoire du "transfert maudit" (entendez : le coup de pub le plus médiatique que l'édition française ai jamais connu ; ou comment rebondir avant-même d'être un has-been) vous (re)découvrirez. Quoiqu'ils aient au moins le courage de reconnaître Houellebecq pour se qu'il est :

c'est Michel Houellebecq lui-même qui a voulu ce lancement en Eurovision. [...]. Encore inconnu il y a dix ans, l'auteur des « Particules élémentaires » a définitivement creusé l'écart avec les Beigbeder, Yann Moix et autres Dantec, jeunes loups des lettres qui oeuvrent eux aussi dans le politiquement incorrect. Quitte à pactiser avec un système qu'il dénonce jusqu'à la nausée dans ses talentueux romans.

Quand à parler du livre lui-même, plutôut que phénomène, c'est une utopie à laquelle beaucoup ont déjà renoncé.

Quand à savoir ce que raconte le livre lui-même, je vous laisse avec le résumé de Beigbeider, qui a plus où moins assassiné le livre dans sa critique de Voici (mais je ne lis pas Voici, moi, Madame, je suis abonnée à CLOOOOOOOSER !!), pompé par un des journalistes bloggers de L'Obs (ouais, des fois ça blog à L'Obs):

"Michel Houellebecq reste le plus ambitieux romancier français. Même si son roman peine à démarrer, il est en réalité assez simple : une double narration alternée comme dans les « Particules élémentaires ». Daniel 1 raconte sa vie de comique incorrect divorcé et retraité en Espagne (mélange de Dieudonné et de Desproges) à son clone héritier Daniel 24 (le narrateur des temps futurs) : le premier a la causticité de l’auteur de « Extension du domaine de la lutte », le second fait des aphorismes à la Pascal Quignard. 23 générations après Daniel 1 (qui entrera dans une secte pour devenir immortel), Daniel 24 ne comprend plus guère l’utilité des contacts physiques et des larmes. Puis viennent Daniel 25 (le clone du clone du clone du clone), et une jolie passion sexy et tragique entre Daniel 1 et la jeune Esther, et enfin beaucoup de suicides comme d’habitude. "

Secte... Raël... Vous avez suivis ? C'est un livre d'AC-TU-A-LI-TE. Puisqu'on vous le disait que Raël... euh pardon, lapsus révélateur,... Houellebecq avait du génie.

Sinon, bien sûr, il y a les rares qui l'on vraiment lus, mais à part ceux qui l'on trouvé sur un banc public (et donc, bien sûr se vengent de ne pas l'avoir trouvé à Gibert, dédicacé à Beigbeder, ça foit valoir de l'or, ça), les "veinards" ont été choisis, triés sur le volet par Fayard pour leur adoration pour Mimi, alors leur critique... (Je vous rassure, Céline gagne quand même par KO à la fin du duel, bien qu'il n'ait jamais demander à tomber aussi bas qu'être un point de comparaison pour Houellbecq.)